Quiconque ne soutient pas les vues et les actions du gouvernement russe est considéré par la Russie comme un ennemi de l’État. Le Kremlin est connu pour son soutien au meurtre de journalistes, d’hommes d’affaires et d’activistes qui dénoncent le gouvernement russe. Si la Russie traite ses propres citoyens de cette façon, qui ne serait pas considéré comme un ennemi pour Moscou en cas d’invasion de l’Ukraine ? Et qu’arriverait-il à ceux en Ukraine qui ont peut-être déjà été identifiés comme “ennemis” par le Kremlin ?

Récemment, l’organisation Stopfake a rappelé dans un de ses articles que Poutine peut organiser une « Srebrenica ukrainienne » dans le Donbass. « Le Kremlin a organisé une recherche des civils tués afin de jouer l’idée d’un nettoyage ethnique », a déclaré Stopfake[1].

En 2014, le soi-disant militant letton des droits de l’homme Einars Graudins a montré au groupe de l’OSCE l’enterrement de masse de quatre cents civils et miliciens de Donetsk, qui auraient été tués par des « punisseurs ukrainiens »[2]. Le Kremlin a continué à utiliser cette fausse histoire dans sa propagande pour diaboliser les Ukrainiens. Ainsi, en avril 2021, Dmitri Peskov déclarait que « dans le Donbass il y a une menace d’une situation similaire à la tragédie de Srebrenica bosniaque »[3]

En 2017 et 2019, le Kremlin a déclaré qu’il était impossible de rendre le contrôle de la frontière à l’Ukraine, afin que Kyiv n’organise pas de nettoyage ethnique dans le Donbass.

Pourtant, c’est le Kremlin qui se prépare à des enterrements de masse dans des fosses communes.

Le 13 septembre 2021 on a adopté le GOST (norme de l’état) 42.7.01 – 2021″Défense Civile, Enterrement immédiat des cadavres en temps de guerre et en temps de paix ». Ce GOST devrait entrer en vigueur le 1er février 2022[4], et selon certaines sources, le 2 janvier 2022[5]. Fait intéressant, ce n’est pas le premier document d’instruction sur la façon d’organiser les « fosses communes ». Ainsi, par exemple, le 31 mars 2021  a vu le jour la résolution № 0495 / 18-03 du district municipal de Tchekhov de la région de Moscou sur l’organisation de l’enterrement urgent de cadavres en temps de guerre et dans les situations d’urgence à grande échelle. En outre, en Crimée, une résolution a été publiée sur l’enterrement urgent de cadavres en temps de guerre sur le territoire du village Vorobyevsky du district de Saki de la République de Crimée[6]. Ces résolutions établissent des commissions funéraires spéciales.

Mais le facteur décisif est que maintenant, que les « commissions » ont été créées et que les premiers pas ont été faits vers la mise en œuvre pratique des enterrements de masse dans plusieurs villes, le GOST russe est en train d’être introduit. On peut supposer que le Kremlin a été poussé à une telle décision par la pandémie, mais la pandémie dure depuis deux ans, et il n’est pas nécessaire de creuser des fosses communes pour cela.

Alors, à quoi le Kremlin se prépare-t-il exactement?

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